Pondichéry

Map Pondicherry

Je dois avouer que je n’ai pas été emballé par cet ancien comptoir Français.

La ville est divisée en deux par un canal mitoyen croupissant.

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Coté mer, le vieux quartier Français, appelé le quartier Blanc. Très décontracté, avec ce je ne sais quoi d’une ville balnéaire française. Y inclus son Hôtel de Ville, la résidence du Gouverneur, maison des Douanes et bien sûr son Monument aux Morts de la guerre 14-18. Avec maintenant en face une énorme statue du Mahatma.

Coté terre intérieure, de l’autre coté du canal, le quartier Noir (pas de blague).
Tout deux avec la meme agitation et cacophonie, aujourd’hui aussi gris d’un coté comme de l’autre.

J’ai séjourné dans une vieille maison coloniale, transformée en hôtel type boutique. Plafonds hauts, céramiques rouges au sol, une atmosphère très détendue.

Dans ma chambre, une notice: “Le WiFi est disponible à travers tout l’établissement pour permettre à chacun de rester en contact avec son bureau. Cependant, nous pensons que lorsque l’on est en vacances, on les apprécient encore mieux lorsqu’on est déconnecté le plus possible. Laisser la nature attirer vos yeux et votre coeur pour une fois.” Et bien entendu, aucun code d’accès Wifi n’est indiqué. Le choix à la française.

J’ai pris une leçon de cuisine, pour avoir une idée sur comment est préparée la délicieuse cuisine indienne du sud.

La cuisinière, qui faisait la démonstration, m’apprend qu’elle parle 6 langues (Tamoul, Sanskrit, Bengali, Hindou, Anglais et Français). Apparemment, les enfants qui finissent leur scolarité ici, apprennent entre 4 et parfois 7 langues. Et on ne parle pas de dialectes, mais de langues aussi différentes que l’Anglais l’est du Français. L’Inde d’ailleurs reconnaît officiellement 20 langues, parmi les quelques centaines pratiquées à travers le pays.

Model of the centre of Auroville

À 10 km au nord de Pondicherry se trouve une terre communale d’environ 20 km2, nommée Auroville.

Cet endroit a été fondé il y a une cinquantaine d’années environ et compte aujourd’hui plus de 3,000 habitants et 120 différentes nationalités.

Cela a commencé sous forme d’une communauté expérimentale, fondée en 1968 par Mirra Alfassa (appelée ‘Mère’). Sa mission était de promouvoir la philosophie et les enseignements de Sri Aurobindo. Elle était Française d’origine. Lui était Indien, éduqué pendant 14 ans à St Paul et Westminster (Cambridge). Une éducation élitiste, auquel il tourna le dos par la suite pour devenir un révolutionnaire, puis un mystique. Tous deux fondèrent l’Ashram de Pondichéry.

Après la mort de Sri Aurobindo, Mère décida de fonder Auroville en 1968 pour promouvoir l’humanité et son évolution.

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Lorsque l’on s’approche du cœur même du complexe d’Auroville, on passe sous un magnifique et très vieux banian. Cet arbre d’un seul tenant, a pour particularité de laisser tomber des racines des ses branches latérales, pour leur apporter un support. De sorte que laissé à lui-même pendant des décennies, l’arbre ne fait que de s’agrandir sans contrainte aucune. Une belle métaphore (et le symbole du bouddhisme).

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Au centre du complexe est le Matrimandir, une sphère dorée qui, aux dires de Mère, est un symbole de la réponse divine aux aspirations de l’humanité vers la perfection. Un endroit dédié à cette quête individuelle et communale. Autant dire une ambition utopique. La conception architecturale du site est belle, basée sur les mouvements cosmiques.

Autour du cœur d’Auroville, est une ceinture Verte où de nombreux étrangers resident pendant 6 mois de l’année. Les autres 6 mois ils retournent, pour la plupart, au pays natal, pendant les grosses chaleurs et la mousson.

Après la mort de Mère en 1973, la direction d’Auroville est passée de l’ashram au gouvernement local. Certains pensent que depuis le centre a quelque peu perdu son âme. Je n’ai pas eu, personnellement, le sentiment d’être dans un endroit spirituel. Plutôt un endroit où il se passa quelque chose de significatif, historiquement parlant.

Le lendemain matin, nous quittons Pondicherry dans la cohue du matin. Voyez plutôt :