Cochin, sur la cote Malabar

Après avoir quitté Munnar tôt un matin, nous sommes descendus à Cochin. Cela nous a pris 3 bonnes heures car le trafic était dense et la route sinueuse dans cet environnement tropical luxuriant.

En chemin, on ne peut manquer de remarquer les énormes églises catholiques. Des édifices hors du commun, criant leur foi à tue tete, dans des terrains dégagés, pour les rendre encore plus visibles. Un spectacle que l’on s’attendrait plus à voir à Las Vegas que dans un Kerala florissant.

Chemin faisant, j’ai visité un jardin d’épices de 120 hectares. Outre les noix de muscade, le poivre noir, la cannelle, la citronnelle, la cardamome, les grains de café, les fèves de coco, etc., j’ai également vu de nombreuses plantes qui semblent répondre à tout type de maladie médicale imaginable. C’était comme marcher dans une pharmacie ombragée, mené par une guide charmante. La première chose qu’elle m’a demandé, après s’être enquise d’où je venais, c’était : « Tu es marié ? »

 

 

Nous nous sommes également arrêtés pour déguster un verre de canne à sucre, au bord de la route. Ils prennent deux longues tiges de canne à sucre pelées, les passent une ou deux fois dans une essoreuse motorisée, puis plient le paillis en deux, mettent un peu de citron et de gingembre entre les deux, puis passe le tout à nouveau trois fois à travers l’essoreuse et servent. Délicieux.

Arrivé à Cochin, je prends possession de ma chambre dans une auberge nommée ‘Francis’. L’atmosphère de la ville était humide, avec une chaleur blanche suspendue (33c). J’ai eu la malchance de voir ma clime en panne, devant me contenter d’un ventilateur de plafond tournant paresseusement. J’ai passé une nuit terrible à transpirer sous les draps, dans l’espoir d’éviter les moustiques qui tournoyaient dans le noir.

Le lendemain matin, j’entamais une visite avec un guide qui parlait un anglais passable. Nous sommes partis à pieds, pour une marche de 3 heures. 

Nous avons commencé avec l’église Saint-François, dans Fort Kochi. C’est là que fut enterré Vasco de Gama en décembre 1534. Il avait succombé au paludisme, trois mois après son arrivée, lors de son dernier voyage en Inde (ses restes seront rapatriés au Portugal 15 ans plus tard). Voilà n nom qui évoque de nombreux souvenirs historiques. Quand on pense à l’incroyable voyage que cet explorateur entreprit pour découvrir la route des épices, on en reste encore impressionné à ce jour. Remarquez la route aller (Outbound route) – simplement époustouflant pour l’époque. Meme is Ferdinand Magellan fit encore mieux quelques années plus tard. 

Son premier voyage l’amena à Calicut, environ 200 km au nord de Cochin. Si vous êtes intéressé à en savoir plus, je recommande le site Wikipédia: https://en.wikipedia.org/wiki/Vasco_da_Gama

Près de l’église Saint-François, se trouve la synagogue Paradesi (magnifique), construite en 1598. Et juste à côté, le palais de Mattancherry, construit et offert par les Portugais vers 1545, après qu’ils eurent pillé un temple musulman à proximité. On avait donc, cote à cote, trois édifices religieux, représentant trois différentes religions monothéistes, en cohabitation pacifique. Une autre illustration remarquable de la tolérance religieuse passée et encore existante de l’Inde. C’est pas Jerusalem, c’est encore mieux !

 

 

J’ai également visité un ancien lavoir hollandais qui servait leur garnison au 17eme siècle. Il existe toujours, avec des indépendants qui y louent des espaces et partagent le terrain derrière pour leurs lignes de séchage

Entrance to the old Dutch Lavoir

En marchant le long du rivage de l’estuaire, je tombe sur ces fameux filets de pêche fixes. Chaque structure mesure au moins 10m de haut et comprend un porte-à-faux, avec un filet tendu suspendu au-dessus de l’eau, et de grosses pierres suspendues à des cordes comme contrepoids, à l’autre extrémité. Il faut plusieurs personnes pour faire fonctionner le tout. Les filets ont sans doute été introduits par l’explorateur chinois Zheng He lorsqu’il est venu avec son armada au début du 15ème siècle. Aussi impressionnants soient-ils, le rendement des ces filets est lui bien modeste : quelques petites fritures et des crustacés, trainants au fond de l’estuaire.

La ville est pleine d’énormes arbres poilus. Ainsi que des arbres appelés “canon ball” trees, avec des fleurs qui poussent à meme le tronc. Et bien d’autres curiosités, graffitis, kolams et que sais-je d’autre, qui attirent l’oeil. N’était-ce pour la chaleur et l’humidité, j’y serais bien resté quelques jours. 

La boite aux lettres est authentique, ainsi que le magasin d’ustensiles de cuisine de deuxième main.