Pourquoi ce blog de voyage?

Suite à un changement de circonstance dans ma vie, j’ai décidé d’aller voyager pour un an ou deux. Histoire de changer d’air et voir du pays.

Jusqu’à récemment, tout en poursuivant un métier qui me plaisait fort, mon esprit était en vadrouille. Perdu en l’avenir, pataugeant souvent aussi dans le passé, mais profitant rarement et pleinement du moment présent. Dans un état proche d’une somnolence éveillée, fréquemment anxieux, préférant le plus souvent la spéculation abstraite à l’action imminente. Cherchant à rester dans les gradins du spectateur, plutôt que de descendre dans l’arène, au risque de se prendre des coups. Cherchant constamment une perspective sur la vie sans être prêt à admettre que pour en trouver une, de perspective, il faut d’abord se planter fermement sur ses deux jambes, dans une posture qui n’admet pas la bousculade.

Puis un soir d’hiver, l’amour de ma vie, avec qui je venais de célébrer plus de 50 ans de vie en commun, s’est écroulée sous mes yeux, terrassée par un AVC.

Pour elle, un depart en tombée de rideau, brutal, mais sans douleur.

Pour moi, un coup de poing en pleine face, un réveil immédiat, la mort vue de face, suivit du vide vertigineux.

Deux ans plus tard, me voilà en quête d’une nouvelle vie. L’avenir, je lui souhaite bonne chance, le passé, je le mets pour le moment entre parenthèses.

J’apprends à me cantonner dans le présent, en recadrant les choses. Je suis maintenant bel et bien éveillé, alerte meme. J’ai vendu la maison de famille, acheté une longère en bord de mer, et mis de l’ordre dans mes affaires.

Et puis, comme mû par un instinct de survie qu’il me faut aller de l’avant pour ne pas régresser, j’ai fait ma valise et suis parti voyager pour un an ou deux.

Un vieux proverbe africain dit “C’est à force de se perdre que l’on finit par trouver la voie”. Couplé avec le proverbe italien “Solvitur ambulado” (la solution vient en marchant), cela me parait être le bon registre pour cette nouvelle aventure. Je pars en goguette. Toujours en ne déclinant qu’au présent : je suis, tu es, il/elle est. Il faut que je me bouge, tant que j’en ai l’énergie et la santé.

Après avoir commencé ce voyage depuis presque deux mois, j’ai pensé à un blog de voyage. Pour partager mes impressions, montrer quelques photos, exprimer mes pensées et mes sentiments pendant que je vais de place en place, et de pays en pays. Voir ce qui en emerge dans ma nouvelle quête de je ne sais quoi.

J’ai décidé de commencer par le sud des Indes, ou je compte séjourner pendant quelques mois, avant l’arrivée des moussons. Le nord sera pour une autre fois.

Voyons où cela va me mener.